Violences et guerres se multiplient dès le Néolithique

Violences et guerres se multiplient dès le Néolithique

Le plus ancien champ de bataille de l'histoire européenne est relativement récent. Il est contemporain de la guerre de Troie, il date de 1 200 ans avant notre ère : plus d'une centaine de corps portant la trace de durs combats et de nombreuses armes ont été retrouvés sur un champ de bataille sur les bords de la rivière Tollense, dans le Land (la province) du Mecklembourg, dans le nord de l'Allemagne. Les archéologues ont découvert une variété d'armes, notamment des épées, des lances, des flèches et des boucliers. La diversité des armes indique une grande complexité dans l'organisation et l'équipement des combattants.

On ne trouve pas de trace d’un affrontement armé avant l’ère néolithique. Le plus ancien massacre recensé a en effet eu lieu vers – 11 000 ans, sur le territoire actuel du Soudan, en bordure de la vallée du Nil. Une soixantaine de corps ont été exhumés dont au moins la moitié étaient criblés de flèches. Cette sépulture montre qu’un groupe avait été attaqué et qu’au départ des assaillants on a pu enterrer les victimes proprement. Les restes découverts sur le site de Jebel Sahaba indiquent que plusieurs individus, probablement membres d’une communauté, ont été tués dans une attaque. Beaucoup des squelettes retrouvés portaient des blessures infligées par des projectiles, comme des flèches. Cela suggère un conflit armé violent. À l’époque de Jebel Sahaba, les gens étaient nomades et dépendaient probablement de la chasse, de la pêche et de la cueillette pour leur subsistance. Les raisons du conflit ne sont pas claires, mais des disputes territoriales, des ressources limitées ou d’autres facteurs pourraient avoir été des éléments déclencheurs.Ce qui est notable dans cette découverte, c’est que les victimes ont été enterrées de manière soigneuse. Les archéologues ont interprété cela comme une indication que, bien que le groupe ait été attaqué, ceux qui sont restés ont pris le temps d’enterrer les morts avec respect. Cela peut suggérer une forme de comportement social même dans des périodes de conflit.

Le plus ancien champ de bataille…

Le plus ancien champ de bataille de l’histoire européenne est en fait plus récent. Il est contemporain de la guerre de Troie et date de 1 200 ans avant notre ère : plus d’une centaine de corps portant la trace de durs combats et de nombreuses armes ont été retrouvés sur un champ de bataille sur les bords de la rivière Tollense, dans le Land (la province) du Mecklembourg, dans le nord de l’Allemagne. Les archéologues ont découvert une variété d’armes, notamment des épées, des lances, des flèches et des boucliers. La diversité des armes indique une grande complexité dans l’organisation et l’équipement des combattants. L’examen des isotopes dans les dents des individus a révélé que certains participants à la bataille provenaient de régions éloignées, soulignant la possibilité de groupes ethniquement divers impliqués dans le conflit.

Au Néolithique, toujours est-il que parce que l’agriculture permet l’accumulation de richesses, et donc, quand le savoir-faire agricole est là et que le climat ne joue point de mauvais tour l’accumulation de surplus à stocker est permis. Il faut protéger son savoir-faire (ses hommes, femmes et adolescents agriculteurs), ses provisions et ses lieux de stockages des grains (ce qui est récolté est propriété de la communauté, comme du temps où ce qui était chassé/tué était pour le clan entier). De quel savoir-faire s’agit-il ? Il comprenait non seulement les techniques de culture, mais aussi la gestion des saisons, la sélection des semences et des pratiques agricoles à adopter face à ces graminées sauvages prélevées, puis croisées, puis sans cesse poussées à l’amélioration en terme de rendu, de rendement. Protéger ce savoir-faire impliquait de préserver la main-d’œuvre agricole, mais aussi de garantir la sécurité des terres cultivées et planifier les tâches de chacun, planifier le travail.

Entre 6000 et 2000 ans avant notre ère : le point culminant des conflits…

L’ère entre 6.000 à 2.000 ans avant notre ère aurait été un point culminant de conflits et de violences dans le nord-ouest de l’Europe, avec la destruction de communautés entières. Des chercheurs des universités d’Édimbourg (Écosse), de Bournemouth (Angleterre), de Lund (Suède) et du Centre de recherche ostéoarchéologique (Allemagne) se sont penchés sur la question (une étude parue dans les PNAS le 17 janvier 2022 ). Les restes humains de plus de 2.300 des premiers agriculteurs ont été étudiés, provenant de 180 sites situés au Danemark, en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Espagne et en Suède et datés entre – 8.000 et – 4.000 ans. Des preuves de blessures traumatiques au crâne, principalement causées par une force contondante, ont été recherchées. Au total, près de 10 % des squelettes présentaient des dommages potentiellement causés par des coups armés fréquents à la tête — des haches en pierre, notamment. Plusieurs exemples de blessures par pénétration, supposément de flèches, ont également été constatés par les bioarchéologues.Certaines des atteintes étaient par ailleurs liées à des enterrements de masse, ce qui mène les chercheurs vers l’hypothèse d’une destruction, par endroits, de communautés entières.

Naissance, ou plutôt …. »spécialisation » d’une classe guerrière…

L’arrivée de l’agriculture a en effet certainement bouleversé l’organisation sociale des populations de l’époque, assez horizontale jusque-là chez les chasseurs-cueilleurs. Quand on passe d’une économie de prédation à une économie de production, il est nécessaire de planifier le travail. Il faut stocker les récoltes, gérer les réserves, les redistribuer, en garder une partie pour l’ensemencement de l’année suivante, etc. En d’autres mots, une structure hiérarchique doit être mise en place. Une forme d’administration qui accentue l’interdépendance entre les individus. De tels changements, ainsi que l’accroissement de la densité de population et d’autres facteurs en résultant, ont pu être à l’origine de comportements violents, notamment via la création de milices de gardes des terres et des stocks.

A mesure que l’on avance sous le Néolithique, les villages se barricadent, les villes se fortifient. Les surplus alimentaires devaient être stockés de manière sécurisée pour faire face aux périodes de pénurie, telles que les hivers rigoureux ou les mauvaises récoltes. Cela a entraîné la nécessité de stocker des provisions alimentaires dans des endroits sûrs, à l’abri des intempéries, des ravageurs et des vols. Une classe guerrière spécialisée naît, facilement en se basant sur le vécu commun, partagé, transmis de génération en génération d’un savoir-faire issus de très longues traditions de chasseurs.

La transmission de ces savoir-faire ne se limitait pas seulement aux compétences pratiques, mais comprenait également un patrimoine mémoriel qui englobait des récits, des traditions orales, des rites et des cérémonies associés à la chasse. Ces éléments contribuaient à la construction d'une identité commune et d'un sentiment de continuité culturelle. Les compétences de pistage, la connaissance du territoire et la maîtrise des armes étaient autant d'aspects des traditions de chasse qui ont pu être adaptés pour répondre aux besoins défensifs des communautés.

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