Secrets de tournage d’Indiana Jones et La Dernière Croisade

Secrets de tournage d’Indiana Jones et La Dernière Croisade

George Lucas, producteur et co-scénariste du film, voulait à la base faire tourner La Dernière Croisade autour d’une histoire de château hanté. En l’’occurrence celui, allemand, que l’’on verra pendant une bonne partie du film. Mais tout ne tournera plus autour d’un château hanté dès lors que Steven Spielberg introduit l’’idée d’une quête du Saint Graal. Le principe final devenant pour Indy de libérer son père (Sean Connery) depuis ce château allemand (non hanté) pour partir ensemble à la quête du Graal. D’’ailleurs l’’idée d’’une collaboration père/fils est de Spielberg. Il raconte que « la quête du Graal est au fond la quête du divin qui est en nous mais aussi du père ».

Sean Connery était tout destiné pour ce rôle d’’un père spécialiste de littérature médiévale et véritable rat de bibliothèque. A la différence de son fils, davantage homme de terrain. « Le père d’’Indy ne peut être que James Bond lui-même », sourit Spielberg. Harrison Ford surenchérit là-dessus : « Sean trouvait cela illogique qu’’il incarne mon père, ayant seulement 12 ans de plus que moi, mais dans tous les cas cette idée d’’introduire « mon » père dans la trilogie, a permis de révéler de nouveaux côtés chez mon personnage ».

Mais il faut aussi dire combien cet inédit duo offre de sacrés moments d’’humour. A noter que Sean Connery, très apprécié par Spielberg, a réussi sans problème à imposer un nouveau personnage : plus drôle, et beaucoup plus élaboré. « Sean est un grand adepte d’’histoire, il me l’a fait savoir pendant le tournage et devant la caméra, apportant même un humour subtil sur l’’histoire en tant que sciences ».

 George Lucas a ajouté l’’idée d’’introduire Indy du mieux qu’’il faut, en remontant à l’’adolescence d’’Indy. D’’où l’introduction « jamesbondienne » où le jeune Henri Jones Junior dérobe une croix et se bat corps et âmes selon le principe : « sa place est dans un musée ! ». L’’adolescent incarnant le jeune Indy est River Phoenix, qui avait habilement montré combien il pouvait reprendre à la lettre les mimiques d’’Harrison Ford. Cette introduction a été très travaillée afin de permettre d’’introduire plusieurs traits de caractère d’’Indy. Remonterait donc à cette âge adolescent la phobie maladive des serpents, ce qu’’on comprend quand on voit le jeune Indy tomber dans une caisse remplie de serpents, lors de sa fuite depuis le toit d’’un train. Puis on introduit habilement la fameuse cicatrice d’’Harrison Ford, cicatrice du menton, en montrant que le jeune Indy se l’’est faite en maniant très mal le fouet. C’’est donc aussi l’’occasion d’’introduire son arme de prédilection qui deviendra aussi son moyen de transport préféré pour déjouer les attaques de ses ennemis : le fouet !  « Cette cicatrice est due à un accident de la route, à 22 ans, lorsque je m’’étais pris un poteau », commente Harrison Ford.

L’’un des généraux de la force obscure, Julian Glover, suppôt de Dark Vador, fut présenté à Spielberg par …George Lucas, évidemment. Essentiellement pour son physique de « méchant ». Il campe ici l’’archéologue Walter Donovan, britannique travaillant en secret pour le compte des nazis. Il manigance la disparition du père d’’Indy pour inciter ce dernier à tout faire pour retrouver le Saint Graal. Sacré roublard !

Après les serpents de l’’Arche Perdue, et les insectes du Temple Maudit, il fallait bien trouver une autre espèce animale tout aussi génératrice de phobies. Spielberg a alors mis en scène des milliers de rats, dans les catacombes d’’une église vénitienne. La pauvre femme qui dut cette fois se coller à cette phobie fut Alison Doody, charmante au possible, et tellement vénérienne en suppôt nazi.

Toujours aucun problème réel pour Harrison Ford, qui élevait des rats chez lui par le passé, passant d’’un premier rat en cage, jusqu’’à plus d’’une dizaine par la suite. Il a d’’ailleurs fait de l’’humour avec les rats d’’élevage apportés sur le plateau de tournage, fichant des sueurs froides, des sursauts à ses petits camarades techniques et acteurs.

L’’ensemble des séquences d’’action pure a été tourné dans l’’arrière-pays d’’Almeria, en Espagne. C’est-à-dire la séquence des mouettes de la plage, qui perforent le Messerschmitt, celle de la course-poursuite endiablée en moto où Indy et son père déjouent une ribambelle de motards nazis, ainsi que la séquence aérienne de la bataille où le père d’’Indy ne trouve rien de mieux à faire que de tirer dans l’’ailette arrière de l’’avion piloté par son fils. Mais aussi la superbe séquence de la poursuite du tank par Indy …à dos de cheval. Il s’’agissait de délivrer son pauvre père des entrailles du monstre d’’acier, qui était en fait une reconstitution d’’un tank de 14-18. Le modèle de base a été un char Renault de 14-18, dopé quelques peu et agrandi pour peser près de 28 tonnes.

Anecdote drôle : la séquence dans le zeppelin a vu tourner Sean Connery et Harrison Ford en caleçons. Car il faisait très chaud !  On ne voit rien et Spielberg n’’a pas bronché puisque la séquence se tournait les deux acteurs assis face à face, avec la nappe couvrant tout.

Le temple où se passe le dénouement final est celui authentique et existant des gorges de Pétra, ville bien connue pour avoir été une éminente cité caravanière sous l’’Antiquité, et dont le culte religieux nabatéen encourageait la sculpture à même la pierre de monumentaux et splendides frontons, chapiteaux, corniches et piliers. Attention l’intérieur est une reconstitution faite selon les désirs de Lucas et Spielberg (photos)

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