« Nous », Homo sapiens, quelles sont nos origines ?

« Nous », Homo sapiens, quelles sont nos origines ?

Vers 800 000 ans avant notre ère, la Terre subit une très forte glaciation. Qui réduit les espèces humaines de 98%. Les scientifiques ont calculé combien d'individus fertiles auraient survécu à cette grande glaciation : environ 1300 ! Lesquels ont ensuite transmis leur ADN aux générations suivantes. Ces générations suivantes sont les Homo heidelbergensis : nouvelle espèce ayant pour traits caractéristiques une très forte mobilité, un cerveau plus gros et une nouvelle technologie (un savoir-faire plus évolué et élaboré).
Reconstitution graphique d’un des crânes d’Homo sapiens, découverts en 2023 au Maroc, à Jebel Irhoud, vieux de 300 000 ans avant notre ère : l’Homo sapiens ne provient pas de l’Afrique de l’Est, mais de toute l’Afrique, avant de migrer vers le Levant dès 100 000 ans avant notre ère. L’Afrique de l’Est reste cependant malgré ces découvertes récentes, LA porte de sortie d’Afrique vers le Levant, de l’homo sapiens, comme d’autres espèces humaines avant lui dans le temps tel que l’Homo heidelbergensis…

Très mobile, l’Homo heidelbergensis s’étend depuis l’Afrique, rapidement : ses populations se fragmentent, puis en fonction des climats et environnements dans lesquels ces fragments de populations s’installent, des variations génétiques et mutations se développent. L’Homo heidelbergensis donne naissance à l’Homo neanderthalensis en Europe, l’Homo denisova en Asie. Parallèlement, en Afrique, un peu partout sur le continent africain apparaissent il y a 500 000 à 300 000 ans avant notre ère de premières espèces humaines que l’on peut appeler « pré-Sapiens », par hybridation sur ce continent, depuis l’ancêtre Homo heidelbergensis.

L’émergence de l’Homo Sapiens il y a 300 000 ans, en Afrique

Homo sapiens émerge à la fin du Paléolithique inférieur (période qui va d’il y a 2,5 millions d’années à 200 000 ans avant notre ère), du fait de la découverte prodigieuse d’ossements au Maroc, en 2023, d’Homo sapiens ayant vécu il y a 300 000 ans. Cette découverte remet en cause les connaissances jusque-là établies sur l’émergence du Sapiens, puisque l’on pensait qu’il avait émergé en Afrique de l’Est vers 200 000 avant notre ère ! On faisait de l’Afrique de l’Est le « berceau de l’Humanité », depuis Charles Darwin. Erreur ! Selon les chercheurs, les cinq Homo sapiens retrouvés à Jebel Irhoud (Maroc) ne seraient pas les seuls représentants de notre espèce à peupler l’Afrique à cette époque. Bien au contraire, ils devaient être nombreux et répartis sur l’ensemble du continent (Afrique australe, Afrique du Nord, Afrique de l’Est).

Aucun « jardin d’Eden », pas de « berceau de l’Humanité » en Afrique de l’Est

L’Humanité, donc, ne descendrait pas d’une population qui vivait en Afrique de l’Est, d’un « jardin d’Eden » éthiopien, comme le reprennent bien des mythes sur la Création de l’Homme, inventés par l’Homme, ou comme les scientifiques l’attestaient jusque-là de par les fouilles menées en Afrique de l’Est. Car en effet, si on résume : les scientifiques avaient constaté une sur-représentation en Afrique de l’Est de restes, d’ossements, d’artefacts des tout premiers Homo sapiens, pour une raison simple : ailleurs en Afrique de telles fouilles n’ont jamais vraiment été organisées, jamais avec une telle force ni une telle ampleur.

Les hybridations avec d’autres espèces humaines, desquelles le Sapiens ressort vainqueur

Homo Sapiens, qui veut dire « homme moderne », reste certes notre ancêtre commun le plus évolué, mais il vivait donc aux côtés d’espèces comme les Homo heidelbergensis et Homo naledi, en Afrique, avec lesquels du métissage a eu lieu : une hybridation génétique progressive. On savait qu’à l’époque où l’Homo sapiens peuplait l’Afrique, des néandertaliens vivaient en Europe, des dénisoviens en Asie, des Homo floresiensis à Flores (une île du Sud de l’Indonésie)… mais il y avait des séparations géographiques importantes entre tous ces groupes.

Ce qu’il faut désormais admettre, depuis cette découverte en 2023 d’ossements d’Homo sapiens au Maroc vieux de 300 000 ans, c’est que coexistaient différentes espèces humaines non pas dans des régions du globe différentes, mais déjà en Afrique même.

La théorie moderne de l'évolution de l'Homme, depuis un grand singe se redressant et devenant bipède, jusqu'à NOUS aujourd'hui, prend donc une autre tournure depuis cette découverte au Maroc en 2023 : désormais il faut parler d'une « évolution buissonnante » avec de multiples branches, et non quelque chose de linéaire et de... « tout droit ».

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