MESOPOTAMIE ANCIENNE. La première religion du monde était ouverte, intelligente et raisonnable

MESOPOTAMIE ANCIENNE. La première religion du monde était ouverte, intelligente et raisonnable, dès le III ème millénaire avant notre ère

Aujourd’hui vaste étendue inhospitalière, et désertique, la Mésopotamie était autrefois une riche et fertile région, berceau d’une des plus brillantes civilisations de l’Antiquité.

La Mésopotamie était une région située entre les rivières Tigre et Euphrate, « Mésopotamie » signifiant « la terre d'entre les fleuves », et correspondant approximativement à la région moderne de l'Irak, ainsi que des parties de la Syrie, de la Turquie et de l'Iran. Parmi les civilisations mésopotamiennes les plus connues, on compte les Sumériens, les Akkadiens, les Babyloniens et les Assyriens.

Les Sumériens, considérés comme l’un des peuples les plus anciens de la Mésopotamie, ont développé la toute première écriture connue, le cunéiforme, et ont établi des centres urbains avancés tels qu’Ur, Uruk et Lagash. Leur religion et leur panthéon de divinités étaient polythéistes, comprenant un grand nombre de divinités qui représentaient différents aspects de la vie et de la nature.

Le syncrétisme, qui est le mélange ou l’absorption de différentes croyances religieuses, s’est produit à différentes époques de l’histoire mésopotamienne, impliquant divers peuples et civilisations successifs (notamment les principales : les Sumériens, puis les Akkadiens, les Babyloniens et les Assyriens).

Le développement des systèmes de gouvernement, y compris les monarchies, était également une caractéristique de la Mésopotamie ancienne, avec des cités-États dirigées par des rois et parfois des prêtres dirigeants. Le regroupement avec le temps, par l’action historique des Sumériens, premier centre civilisationnel de la Mésopotamie ancienne et donc, de l’Histoire du monde par là-même, de cités-états régionales, a généré une véritable religion polythéiste : chaque cité-état regroupée, assimilée par la conquête, par les échanges économiques et marchands, par la migration de populations par le travail et la survie alimentaire, voyait sa propre divinité suprême locale s’intégrer dans un véritable panthéon mésopotamien qui allait en s’élargissant avec le temps.

La religion des Mésopotamiens étaient intelligente, ouverte et raisonnable. Sans faute, sans désobéissance aux dieux, sans mépris de leurs ordres, autrement dit sans « péchés », la conduite des hommes épargnait la colère des dieux. Les rapports entre les dieux et les hommes étaient purement économiques, « de service ». Un attachement affectueux, des relations personnelles cordiales n'étaient pas imaginables. Les hommes trouvaient dans la pratique de cette religion bien des joies. Les cérémonies de la liturgie étaient magnifiques et plus encore les grandes Fêtes.

Les grandes fêtes et les cérémonies religieuses étaient des occasions de célébration. Ces événements étaient marqués par des processions, des offrandes, des chants et des danses. Cependant, il est également important de reconnaître que la vie religieuse était souvent imbriquée dans les aspects plus pragmatiques de la vie quotidienne, y compris la gestion des ressources agricoles et les préoccupations liées à la survie.

Une élite mésopotamienne d’esprits plus exigeants, plus dévots a permis à force d’essaimer régionalement depuis la Mésopotamie, puis ailleurs, un horizon religieux insoupçonné : faisant surgir une notion plus haute encore du surnaturel, et un hénothéisme véritable (système religieux polythéiste caractérisé par le culte prédominant d’un dieu majeur, il y avait la possibilité d’un culte des autres dieux du panthéon, parfois considérés comme des manifestations du dieu principal).

La compréhension des dieux dans la religion mésopotamienne n’était pas simplement transactionnelle. Les dieux étaient souvent perçus comme capricieux, parfois colériques, et les catastrophes naturelles ou les épreuves étaient interprétées comme des signes de la colère divine. Ainsi, il existait une préoccupation constante de maintenir de bonnes relations avec les dieux.

Dans la vision mésopotamienne, la relation entre les dieux et les humains était souvent basée sur une sorte de contrat ou de service. Les humains rendaient un culte aux dieux en échange de leur protection, de la prospérité et d’autres bénédictions. Les rituels et les cérémonies religieuses jouaient un rôle central dans cette interaction.

Par la divination, les hommes pouvaient connaître leur destinée, quitte à la faire modifier au moyen d’exorcismes. Ces exorcismes apportaient espérance.

Cet hénothéisme s’est ensuite lui-même modifié autour de la notion de « destinée », en décuplant la transcendance, orientée alors vers des religions nouvelles et puissantes par le nombre de leurs pratiquants, épanouies elles-mêmes plus tard dans la religion astrale des temps hellénistiques et romains.

La Mésopotamie a joué un rôle important dans le développement des premières civilisations humaines, avec des caractéristiques culturelles, religieuses et politiques complexes qui ont évolué au fil du temps, par syncrétisme via le contact avec l' « Etranger », notamment et surtout les Araméens, qui ont puisé leurs récits de création du Monde directement au contact des Mésopotamiens, avant d'essaimer jusqu'au Levant, jusqu'aux côtes palestiniennes une religion s'étant transformée et adaptée à leurs propres croyances spécifiques : une croyance en un Dieu unique, Yahvé, l'hénothéisme premier des Mésopotamiens devenant le premier monothéisme de l'Histoire, une fois migré et adapté sur les terres d'Israël.

Cette évolution des croyances et des récits religieux au II ème millénaire avant notre ère, depuis la Mésopotamie fait de la Mésopotamie le berceau civilisationnel de notre monde, le berceau religieux de notre monde.

La transition vers le monothéisme dans la région du Levant s’effectue au I er millénaire avant note ère, avec l’émergence du judaïsme, et ces textes bibliques, notamment l’Ancien Testament, qui témoignent de cette évolution, avec un passage progressif d’une reconnaissance de plusieurs divinités à une affirmation de l’unicité de Dieu (Yahvé).

Les premiers livres de l'Ancien Testament, tels que la Genèse, reflètent une période où plusieurs divinités étaient reconnues, comme chez les Mésopotamiens. Cependant, au fil du temps, il y a un mouvement vers une compréhension plus monothéiste, avec l'affirmation de l'unicité de Dieu (Yahvé). Ces idées monothéistes ont également joué un rôle dans le développement ultérieur du christianisme et de l'islam, faisant du Levant une région cruciale pour l'histoire religieuse mondiale.

Les religions astrales, qui mettent l’accent sur l’importance des astres dans la détermination du destin, avaient émergé pendant les périodes hellénistique et romaine, souvent associées à des divinités célestes telles que le Soleil, la Lune, ou les étoiles et constellations. Ces croyances ont parfois fusionné avec des éléments des traditions religieuses locales pour former des syncrétismes complexes. Judaïsme, christianisme, islam, mais pas seulement :

  • Mithraïsme : Le culte de Mithra était une religion à mystères romaine qui s’est répandue pendant la période de l’Empire romain. Mithra était souvent associé au soleil, et le mithraïsme incluait des rituels centrés sur des motifs astraux, en particulier le solstice d’hiver.
  • Zoroastrisme : Bien que principalement une religion indo-iranienne ancienne, le zoroastrisme avait des éléments liés aux astres. Le dieu Ahura Mazda était parfois associé au soleil, à la lune et aux étoiles.
  • Astrologie : Bien que ce ne soit pas une religion à proprement parler, l’astrologie a joué un rôle majeur dans de nombreuses cultures. Elle repose sur l’idée que les positions des astres au moment de la naissance d’une personne peuvent influencer sa personnalité et son destin.
  • Hindouisme : Certains aspects de l’hindouisme, notamment dans les Vedas, incluent des références aux astres et aux constellations. Certains dieux hindous sont associés à des planètes spécifiques.
  • Gnosticisme : Certains courants gnostiques dans l’Antiquité tardive ont incorporé des éléments astraux dans leur cosmologie. Ils considéraient souvent les corps célestes comme des manifestations d’archontes ou d’entités hostiles.
  • Néo-paganisme contemporain : Certains mouvements néo-païens contemporains incorporent des éléments de l’astralisme dans leurs pratiques, en se basant parfois sur des anciennes traditions ou en les réinterprétant.

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